Depuis ce début d’année, la Présidence du RAMP a connu un changement important. Le départ de Julien Costerousse, désireux de s’attacher essentiellement à la Direction Technique du Rallye routier des Coteaux, comptant pour le Championnat de France. Le temps lui manquant, avec une vie privée et professionnelle bien remplie, il a laissé la place vacante. Celle-ci est désormais occupée par Sylvie Sérusclat. Une femme à la tête d’une association comme le RAMP, voilà qui est tout sauf banal. Cela mérite un éclairage sur qui est cette nouvelle Présidente, comment voit-elle les choses pour mener à bien ses tâches au sein de la structure et surtout, qui est-elle. Dans le Monde de la moto, la féminisation d’une présidence donne bien le ton du changement qui s’opère au fil des années au sein même des sports mécaniques. On ne peut donc que s’en féliciter. Mais ne nous y trompons pas : la passion est la même au féminin mais le regard peut s’avérer différent. Il s’agit d’une avancée intéressante qui gagne à être connue.

 

SYLVIE SÉRUSCLAT, tu es déjà bien connue de toutes celles et tous ceux qui côtoient le RAMP et son rallye routier dans les monts d’Ardèche. Ta nomination au poste de Présidente de l’association est l’occasion toute trouvée pour faire mieux connaissance et connaître les grandes lignes de tes objectifs visés pour cette nouvelle saison.

 

Sylvie, déjà, qu’est-ce qui t’a motivée à te présenter au poste vacant de présidente de l’association ?

A vrai dire, j’étais bien désolée que personne ne se présente. Il fallait et je voulais une continuation pour l’association. Il faut continuer le travail déjà entrepris. Alors j’ai pensé qu’il fallait soulager Julien et je n’avais vraiment pas envie que l’association se mette en veille faute de postulant. Bien sûr, j’avais réfléchi en amont à tout ça. Je me demandais ce que cela représentait concrètement d’être présidente. Je n’ai jamais été présidente d’une association autre que le RAMP. Je voyais ça de loin au sein des associations où je suis passée mais je n’avais pas à prendre de responsabilités comme ça.”

 

Quelle a été ta primo réaction après le vote des membres du conseil d’administration et pourquoi ?

(rires) “Zut (rires) ils sont d’accord (rires)Je ne vois pas les travers et j’assume mes choix, celui-là en particulier. Bien sûr les membres habitants de Mauves pouvaient ne pas être d’accord mais personne demeurant à Mauves (Malvinois) ne s’est présenté, alors. Il fallait prendre le taureau par les cornes et c’est ce que j’ai fait. Même si je suis à quelques kilomètres de Mauves, je reste facilement joignable par téléphone, par mail, messagerie, etc, et même en dehors des horaires de bureau”. 

 

Merci de décliner qui tu es. Sylvie, d’où es-tu native (quelle année) et quel a été ton parcours de vie personnel (études) et professionnel? tu habites où ?

Je suis native de Privas en 1964. Je viens d’une fratrie de 5 enfants et je suis la 5ème, de parents agriculteurs sur St Symphorien de Chomérac. Après le Bac Scientifique passé à Privas, les activités professionnelles ne me convenaient pas. Je n’étais pas satisfaite de mon travail. Il a alors été question d’une formation qualifiante en gestion et technique de commercialisation Bac+2.

“Je me suis mariée en 1991. De ce mariage sont nées 3 filles (l’aînée roule avec sa 125, la cadette a son permis A2 et la benjamine ne rêve que de pouvoir passer son permis A). J’ai vécu dans la Drôme jusqu’à mon divorce en 2006. Puis je suis revenue sur ma terre natale en 2017, sur St Symphorien Sous Chomérac. Mon  travail depuis 2018 est celui de secrétaire comptable au sein de l’exploitation caprine et viticole du Lycée agricole d’Aubenas.

 

A quel âge et pourquoi as-tu passé ton permis moto ? Quelles ont été les différentes motos que tu as conduites au fil des années ? Adolescente, mes parents ne m’ont pas autorisée à passer mon permis 125. Mais l’envie est restée en veille jusqu’au jour où, mes enfants étant grands, moi-même divorcée, je me retrouvais seule décisionnaire. J’ai eu le budget pour passer le permis A. L’achat de ma première moto a eu lieu, avant même d’obtenir le précieux sésame. Ma motivation était de pouvoir faire une balade moto où je veux, quand je veux sans devoir dépendre d’une autre personne au guidon.

“J’ai passé mon permis moto en 2012. Ma première moto a été une Yamaha XJ6N. Depuis, je roule beaucoup avec la Yamaha MT09 acquise en 2014. Cette moto et moi, nous allons bien ensemble et je m’amuse toujours autant à son guidon, et (sourires) elle n’a pas de souci à se faire, je ne souhaite pas la remplacer demain. Je ne suis pas du tout attirée par la compétition et n’ai pas l’âme compétitrice.”

 

Passion de la moto pourquoi et comment ?

“J’ai pas mal roulé ces dernières années et c’est une vraie passion. Je me suis lancée des défis à moto. Par exemple, comme en août 2013. Un voyage en Allemagne jusque sur la côte baltique (Ribnitz Damgarten), seule avec ma plus jeune fille en passagère. Ou alors, en mai 2013, avec un groupe, je suis partie en Corse, au guidon de mon XJ6n avec ma fille en passagère. Notre prédilection pour les petites routes nous a fait découvrir des paysages sublimes. de nombreux week-ends dans les Cévennes, les Alpes, l’Aubrac. N’oublions pas Magny Cours pour le Word SuperBike WSBK toujours accompagnée. 

“ Et puis, faire des hivernales dont la Burle en mars 2016 avec quelques potes motards. Je me sens vivante.

Depuis 2019 je m’organise des périples, seule avec ma moto et ma tente. Je suis allée ainsi jusqu’à Rocamadour et Collonge la Rouge en juin 2019. En septembre j’ai rejoint Puget sur Argens où j’ai l’une de mes filles installée, le tout par de petites routes sinueuses à souhait. Après avoir été “moto USB” (cela consiste à aller récupérer les Chronos des concurrents en fin de spéciale, sans chercher à en faire un, de chrono!!) pour le Rallye des Côteaux.

“Mais en septembre 2019, j’ai eu un accident lors d’une banale balade. Ce fut l’occasion de tester …: le goudron est plus fort que le gant, la peau et l’os, j’y ai usé un tendon extenseur. Heureusement, tout a bien été réparé par le “Pôle main” de Montélimar. Il s’est agi tout de même d’un repos forcé de 9 mois sans moto…C’est pas facile mais on peut y arriver (rires). 

“Autre étape : le passage de la formation “commissaire de piste” en 2019 (grande année que cette année là) et depuis je me déplace pour prêter main forte aux collègues organisateurs.

“Septembre 2021 nouveau défi personnel : la RGA (Route des Grandes Alpes) seule avec MT09 et guitoune, de Thonon les Bains à Menton, en 4 jours, en passant par 18 cols. Je roule aussi accompagnée par des connaissances, des membres du RAMP… J’aime les petites routes à chèvres, sinueuses comme j’aime, où les paysages peuvent varier d’un virage à l’autre. J’aime flâner sur les bourses moto ou autres courses de côtes, rallye.

“Bref, la moto c’est ma vie, une passion, un but. “

 

Depuis quand et comment es-tu rentrée dans l’organisation de l’association (par relations ? la presse ?) ?

“En 2017, ce fut le point de démarrage grâce à la rencontre d’Alain Reille qui m’a proposé de faire du bénévolat pour le Rallye. Je ne pouvais rester toute la journée cette saison-là. J’ai commencé à la buvette. Puis en 2018, Il s’agissait d’être présente comme “aide commissaire de piste” au bord de la route des Amboulons de 6h le samedi matin à 2h le dimanche matin, mais qu’est ce que j’ai aimé voir le bout de course véritable spectacle, pour moi. Alors évidemment en 2019 j’ai participé à la formation de commissaire de piste. J’ai intégré le bureau au fur et à mesure et étais présente également pour donner des coups de main sur d’autres rallyes à ce titre. Au fur et à mesure, je me suis intéressée aux activités préparatoires du bureau de l’association. Durant cette édition du rallye 2019, j’ai eu le plaisir de m’occuper de récupérer les chronos sur les spéciales pour les classements de l’épreuve. Plusieurs allées et retours de jour et de nuit, c’était sympa, je l’ai fait, j’en suis fière et remercie Julien de m’avoir donné cette occasion. »

 

Quels sont les rôles et les missions annuels que tu conduis depuis ton adhésion au RAMP ?

“Mois après mois, je participe activement à la préparation de la Bourse moto, du rallye, en particulier pour les retouches des flyers et affiches. Je maîtrise quelques logiciels de mise en page alors autant en faire profiter.”

 

Quelles vont être les toutes premières décisions de ce début d’année comme nouvelle présidente ?

“Ce qui prime pour moi c’est de conserver la même bonne ambiance motarde, sportive et conviviale déjà connue au sein de cette association. Je souhaite utiliser plus d’outils pour lister les bénévoles, les commissaires. Je trouve également essentiel de communiquer un peu plus avec les tiers, les personnes qui gravitent autour de l’Association, qu’il s’agisse de Mauves ou ailleurs. 

“J’ai un exemple d’ailleurs : pour l’Assemblée Générale Annuelle Ordinaire, il y a des personnes qui ne sont pas au bureau mais qui sont très actives pour la Bourse, pour le Rallye. Quand j’ai entendu dire qu’ils ignoraient la date et la tenue de l’AG, j’ai été  surprise. Je veux remédier à cela. Je ne vois pas pourquoi ce serait toujours les mêmes qui viennent aux réunions de travail. D’autres ne sont pas conviés alors qu’ils sont présents lorsqu’on les sollicite. Ca me semblerait assez juste en fait que celui qui veut s’investir puisse avoir l’occasion de le faire”.

 

Il y a eu des démissions, en particulier pour la commission sponsors? Comment comptes-tu remanier cette organisation et résoudre la déficience à cette action importante pour le rallye, pour la création du livret en particulier ?

“Je peux me charger du montage, mise en page du livret à défaut d’autres solutions. J’ai la chance de ne plus avoir d’enfants à charge et donc je possède d’un peu de temps. 

“Certains membres du bureau sont proches des sponsors, je peux leur faire confiance, pour les solliciter. Dans tous les cas, il faut relancer ceux qui étaient avec nous l’année dernière et les précédentes déjà. Mais il y a bien d’autres potentiels, comme les magasins moto, c’est pas ce qu’il manque. Il faut les chercher, il faut développer et élargir, ne pas se cantonner et se contenter des alentours de Mauves Tournon Tain. Chacun au sein de l’association peut trouver des pistes. Il faut entretenir ce que l’on a et élargir sur les villes voisines déjà Montélimar, Privas, Aubenas. Nous ne pouvons pas nous passer de sponsors. Il faut des gens qui s’investissent et l’on en a déjà quelques-uns. Si nécessaire, je peux me charger de ce genre de choses pour l’administratif de cette tâche essentielle.”

 

Quelles sont les perspectives d’activités que tu comptes proposer pour 2022 à l’ensemble des bénévoles ?

“Je souhaite qu’il y ait plus de propositions de balades moto pour se réunir, se revoir au cours de l’année autre que les deux points forts que sont la Bourse moto et le Rallye routier des Côteaux sans oublier les réunions mensuelles. Et puis n’oublions pas qu’il convient d’étoffer les équipes de commissaires de piste sur d’autres épreuves du championnat. On est bien content que les autres clubs viennent chez nous pour donner un coup de main, ça ne doit pas être à sens unique.

“Alors pour les balades moto, selon le temps, la dispo de chacun, ce serait bien une par saison. Cela en ferait quatre en gros pour se balader dans l’année. Certes, certains ne roulent pas l’hiver. Dans tous les cas, ces sorties sont à accentuer pour développer la cohésion du groupe.

J’en ai organisé une l’été dernier, j’ai encore des idées pour ceux qui souhaiteraient à nouveau me suivre sur mes routes gravillonneuses (rire)”.

 

Souhaites-tu aborder un point en particulier qui te tient à cœur et le développer ?

“Oui, en effet. J’aimerais beaucoup plus étoffer l’équipe au sein du bureau de l’association. Je suis certaine que si l’on invitait d’autres personnes, que ces personnes puissent être plus présentes dans l’équipe, ce serait une très bonne façon de penser ainsi à tout le monde et chacun pourra participer et donner son avis.C’est bien d’avoir de nouvelles idées. Nous sommes en moyenne entre 10 et 14 par réunion. Alors d’autres têtes pensantes, tout le monde y gagnerait et les tâches pourraient être réparties en utilisant les compétences de chacun. Alors il convient d’ajouter des adresses mails d’adressage, d’en enlever au passage, afin d’étoffer plus largement les personnes destinataires de nos réunions de travail préparatoires.”

 

“Un autre point me tient à cœur : les “rôles clés” confiés le jour du rallye, ce serait bien, normal, de les confier à des personnes qui répondent toujours présentes et qui sont actives. Une façon aussi de brider un peu les personnes qui ne viennent QUE pour le rallye de façon donc très ponctuelle.”

 

“Enfin, je précise que je suis, je reste, dans la suite logique de ce qui a été mis en place, de ce qu’a fait Julien et je ne souhaite pas du tout une coupe franche avec les anciennes pratiques car ce n’est pas du tout mon objectif bien au contraire. Je demeure dans la pure prolongation de ce qui a été fait par Julien depuis l’origine avec les membres premiers de l’association. Je suis très attachée à l’historique du R.A.M.P. et considère que c’est un vécu à faire perdurer. Il faut juste adapter les choses et bonifier ce qui doit l’être”.

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By claire / Editor on Mar 07, 2022